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Nouvelle théorie
La théorie du flux visuel durera plus de mille ans. Pour la déloger, la nouvelle devait montrer ses principaux succès (la perspective et la réflexion) et fournir une meilleure explication au phénomène de la vision (par exemple, expliquer la persistance d’un objet fortement lumineux, après avoir fermé les paupières). Au Xe siècle, la version d’Abu Ali Hasan Ibn al Haytham, dit Alhazen introduit la lumière comme vecteur indépendant dans le processus de la vue.
Vision d’Alhazen
Après avoir étudié la lumière et la vision des textes arabes et grecs (dont Claude Ptolémée), Ibn al-Haytham veut trouver quel enseignement est véridique. Pour se faire, il imagine plusieurs expériences qui confirment ou réfutent les théories et les mythes connus de son époque. Pour arriver à ses fins, il se fait fabriquer des instruments, dont un viseur optique (un cylindre creux), et il
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aménage deux pièces. La première contient deux petites ouvertures et la seconde n’en compte que deux mais donnant uniquement vers la première. Il vérifie à l’aide d’une matière opaque et d’une tige que, peu importe sa source (soleil, lune, étoile, feu, aurore, mur ensoleillé, objet de couleur éclairé, etc.), la lumière entre par un orifice et ne traverse la pièce qu’en ligne droite. Il découvre de ce fait le concept du rayon lumineux. Pour lui, il existe des sources émettrices (primaires) et d’autres qui ne le deviennent qu’en étant illuminées (secondaires). Il montre que ces deux sources émettent à leur surface une clarté dans toutes les directions et que chaque partie de celles-ci a les mêmes qualités que le tout, sauf pour l’intensité, plus faible. Il établit que, pour voir, la lumière en provenance des sources lumineuses doit atteindre l’œil. De cette façon, il démontre la perspective et la réflexion, et introduit la lumière dans la vision. Avec lui, l’œil
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devient un objet de détection de lumière. Toutefois, selon ce savant arabe, la lumière, déviée par la cornée, est ressentie par le cristallin. Bien qu’il ait étudié le pouvoir grossissant des lentilles, il ne savait pas en utiliser deux pour créer une image sur un écran. Par conséquent, il ne pouvait pas imaginer l’utilité du cristallin pour mettre au point une image sur la rétine. Cependant, il saisit le rôle des deux yeux pour la vision en profondeur. Ces prémisses, expériences et conclusions ont été rassemblées dans son ouvrage intitulé Optique.
Diagramme de l’œil selon al Farin tiré du livre de A. Sabra sur Ibn al Haytham
Droit d'auteur © Musée Topkapi Palace — Istanbul, Turquie
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