L'Attracteur No. 3 Automne 1996 | LA REVUE DE PHYSIQUE | ISSN 1207-0203 |
UN PHYSICIEN AU COEUR DE LA SMIS
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Marc Leclair étudie en physique à lUniversité de Sherbrooke de 1984 à 1988. Il opte pour le régime coopératif et fait un stage pour Mitel à Bromont et un autre au Centre de recherche pour la défense à Valcartier (CRDV). Il poursuit ensuite des études de deuxième cycle en génie électrique sur un sujet biomédical. «Le groupe de recherche dans lequel je travaillais, explique-t-il, oeuvrait au niveau des implants pour stimulations nerveuses.» Il contribue donc à la réalisation dun implant cochléaire qui permet aux gens sourds profonds dentendre de nouveau. «Je travaillais spécialement sur le problème de la transmission des données et de lénergie à travers la peau», ajoute-t-il. |
«La SMIS, explique le physicien, est une entreprise qui offre des services de conception et de développement de produits dans les domaines de lélectronique, de la microélectronique et de linformatique. Depuis lidée originale jusquà la production présérie, on peut participer à toutes les étapes qui mènent à la réalisation du produit.» Cette entreprise est composée en majorité dingénieurs en électronique et en informatique. Ses activités se situent principalement dans les domaines des télécommunications, du contrôle énergétique, de la domotique (les maisons intelligentes) et de la télémesure. Parmi les réalisations de la SMIS, citons entre autres la conception de systèmes de contrôle énergétique pour Hydro-Québec ou encore le développement de systèmes de mesure à distance du niveau des réservoirs de gaz propane.
Responsable du laboratoire de microélectronique, Marc Leclair décrit son travail en disant : «Outre la conception, je vois à ce que le produit soit réalisé avec toutes les implications sous-jacentes.» À son arrivée à la SMIS, il a structuré le laboratoire. Aujourdhui, il voit à la bonne marche des travaux, au développement de loutillage et à lamélioration des divers procédés utilisés. «Je moccupe aussi des achats et de lentretien du matériel, note le physicien. Je dois vérifier que la marchandise reçue réponde à nos normes de qualité. De plus, comme cest un laboratoire à atmosphère contrôlée, je massure de sa propreté.» Marc Leclair indique cependant que : «parmi tous les cours que jai faits au bac, il ny en a pas beaucoup dont le contenu sapplique directement dans mon travail quotidien. Sauf quil y a une philosophie et des outils de travail que japplique effectivement, mais conjointement à une vision dingénieur.» De façon plus spécifique, depuis son arrivée à la SMIS, Marc Leclair a dû entreprendre des démarches pour introduire de lhydrogène dans son laboratoire et pour installer un réservoir industriel dazote liquide. «Ça semble peut-être simple à première vue, expose-t-il, mais comme notre entreprise est situé dans un édifice public (pour ceux qui connaissent Sherbrooke, la SMIS est située au dernier étage de lédifice Télé 7), jai dû entreprendre de nombreuses démarches avant de réussir. Ces dossiers ont nécessité des études de coûts et de faisabilité, des ententes avec le service des incendies de la Ville de Sherbrooke et le propriétaire de lédifice ainsi que le suivi des travaux dinstallation. Le tout devant être conforme aux règles de sécurité.»
Seul physicien au sein de lentreprise, M. Leclair souligne la différence des mentalités et des intérêts entre les physiciens et les ingénieurs. «Nous navons pas la même vision des choses, spécifie-t-il. Ma formation de physicien me permet daborder les phénomènes dune manière microscopique alors quun ingénieur sera beaucoup plus préoccupé par laspect macroscopique des mêmes phénomènes. Instinctivement, je nai pas la même approche que les ingénieurs. Travailler en commun, ajoute-t-il, nécessite donc une acclimatation. Il faut sadapter pour communiquer et pour transmettre nos points de vue.» Malgré ces petits inconvénients, il semblerait que le travail conjoint entre physiciens et ingénieurs permette souvent dobtenir de bons résultats, voire excellents. Le travail multidisciplinaire offre donc une avenue intéressante pour lobtention de meilleurs résultats. Mais, pour quil soit effectif, il faut dépasser les limites du cloisonnement traditionnel entre les départements et les facultés. Cest une voie dans laquelle Marc Leclair sest déjà engagé. Néanmoins, cette piste demeure sous-développée dans la plupart des universités. Il faudrait y voir !
Mathieu Deschamps
Dernière mise à jour: 14 novembre 1996.
Mise en page par Gilbert Vachon