L'Attracteur No. 3 Automne 1996 | LA REVUE DE PHYSIQUE | ISSN 1207-0203 |
LE MODULE DE MICROÉLECTRONIQUE
Il existe à l'Université de Sherbrooke une collaboration entre le Département de physique et le Département de génie électrique pour le module conjoint de microélectronique. Ayant pour objet l'échange interdisciplinaire et le décloisonnement des domaines d'études, cette coopération se situe tant au niveau de la recherche que de l'enseignement. Créé en 1987 à l'initiative de M. David Cheeke du Département de physique, le module de microélectronique est maintenant supervisé par deux professeurs du Département de physique, M. Jean Beerens et M. Denis Morris, et deux professeurs du Département de génie électrique, M. Jacques Beauvais et M. Çétin Aktik.
Cette option, relativement jeune, doit s'intégrer à une université où la tradition interdisciplinaire est encore à établir. En physique, comme dans bien d'autres domaines scientifiques, il se développe plusieurs branches faisant appel à un savoir multidisciplinaire comme la biophysique ou la géophysique. L'Université de Sherbrooke est très bien équipée en ce qui a trait à la microélectronique. Le Département de génie électrique possède d'importantes installations dont les salles blanches les plus perfectionnées parmi les universités québécoises. De plus, le Département de physique détient des laboratoires qui se prêtent très bien à l'étude des matériaux semiconducteurs utilisés dans les composantes. Ainsi, dans cette conjoncture, le développement d'un module de microélectronique semblait la voie idéale pour l'implantation d'une formation multidisciplinaire au niveau du baccalauréat.
Ce module ne vise pas uniquement l'établissement d'un savoir-faire élargi. Il tente d'établir une réelle coopération entre les ingénieurs et les physiciens. «Pour les physiciens, c'est un moyen d'aller explorer le monde des ingénieurs. On voudrait que ce soit un peu réciproque et que les ingénieurs viennent tâter le terrain des physiciens. Les étudiants ont l'occasion de développer un langage commun, de comprendre le travail des autres en évitant les a priori ou les jugements de valeur. Les deux côtés sont indispensables pour la collectivité», de dire M. Jean Beerens. De plus, cette immersion dans un milieu de travail différent du leur permettra aux étudiants d'éprouver leur faculté d'adaptation à laquelle ils devront de plus en plus faire appel sur le marché du travail.
Il est à préciser qu'il s'agit d'une introduction à la microélectronique. Ne représentant que 15 crédits sur les 90 que comporte le bac en physique, on ne peut en effet parler de véritable spécialisation, de sorte que ceux ou celles qui s'inscrivent dans le module pourraient très bien poursuivre leurs études dans un domaine autre que la microélectronique. «Ils sortent avec une très bonne formation de base qui est celle du physicien», précise M. Beerens. Le programme de ce module comporte un cours de physique du solide obligatoire (parce qu'essentiel à la compréhension des phénomènes physiques qui se produisent dans les dispositifs) et une demi-douzaine de cours à option tels que la physique des composants électroniques ou la conception des circuits intégrés.
Catherine Pepin
Dernière mise à jour: 14 novembre 1996.
Mise en page par Gilbert Vachon