Solutions aux casse-tête du dernier numéro
Question 1
1. Il suffit de mettre en rotation chacune des deux sphères sur une surface,
à la manière d'une toupie, et ensuite de les immobiliser subitement et brièvement et
de les relâcher immédiatement. La sphère pleine va demeurer immobile, alors que la
sphère creuse va reprendre partiellement son mouvement de rotation, en raison du fluide
à l'intérieur qui a continué de tourner lors de l'immobilisation et qui communique
graduellement son mouvement à la partie rigide de la sphère. C'est ainsi qu'on distingue
un oeuf dur d'un oeuf cru. On pourrait mesurer le rayon de la cavité remplie de mercure
en utilisant la sphère comme pendule, en la suspendant par une corde légère et assez
courte et en mesurant la fréquence des petites oscillations. Cette fréquence, pour
un objet rigide, est donnée par [
mgl/(
I+ml2)]
1/2 ,
où
l est la
distance entre le pivot du pendule et le centre de la sphère, et
I est le moment
d'inertie de la sphère par rapport à son centre. La sphère creuse serait différente
en ce que seule sa partie rigide contribuerait au moment d'inertie, et donc
I serait
plus petit dans ce cas, et donc la fréquence d'oscillation serait plus grande. En
mesurant cette fréquence, on peut donc mesurer
I et, par conséquent, le rayon de la
partie creuse de la sphère.
Question 2
2. Ce problème est difficile. Considérons la figure, où on suppose que
le corridor a une largeur unité. Pour fins d'arguments, on a illustré un corridor
refermé sur lui-même en carré, comme dans un édifice de même forme. À première vue,
le plus gros objet qu'on pourrait glisser sur le coin du corridor est un carré de
largeur unité (A). On voit cependant qu'on peut faire mieux avec un demi-cercle
(B), de surface
p/2 = 1,570796... Il suffit de le
tourner une fois arrivé au bout du corridor. Mais on peut faire encore mieux
avec un anneau (C), dont le rayon extérieur est b+1 et le rayon intérieur b
Ö2,
coupé de telle manière à s'insérer dans la portion droite du corridor.
L'aire de cette portion d'anneau dépend de b, et vaut
p/2
quand b=0 (cas de l'objet B) et zéro quand b=1/(
Ö2-1)=2,4142... Il se trouve
que l'aire, dans ce cas, admet un maximum de 1,9489896... quand b=0,700196...
C'est là la meilleure solution que j'ai pu trouver, mais je n'ai pas de preuve
que c'est la meilleure...